Hydrologie
les ruisseaux, le puits artésien, les lavoirs et les crues
Autrefois toute la partie basse du village qui s'étend jusqu'à la rivière Le Thérain était un immense marécage constitué de pâtures drainées par des ruisseaux interconnectés. Des lieux-dits marquent encore cette situation : le Petit Marais, le Grand Marais, A la Fontaine, les Bas Prés, le Clos des Eaux.
Les lits de ces ruisseaux ont subi beaucoup de modifications surtout après 1900, certains d'entre eux ont même disparus ; pour ceux qui restent une bonne partie de leur cours a été canalisée et mise en souterrain.
Deux de ces cours d'eau sont encore partiellement visibles et une partie de leur parcours sert de limite entre les communes de Thiverny et Montataire. Ils ont changé plusieurs fois de nom.
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Successivement : Fossé Bourbon, Fossé Noir, aujourd’hui Fossé de Thiverny
Débute son cours dans les marais situés entre Thiverny et Cramoisy, longe les étangs puis passe en souterrain à son croisement avec la rue Victor Hugo et chemine sous les magasins E Leclerc, continu sous l'usine Marinoni (visible rue Ambroise Croisat) pour se jeter dans le Thérain, Rue des Déportés.
Successivement : Fossé des Pastures, le Poncelet, Ru de Laversines, le Petit Thérain aujourd’hui Le Thérinet
Débute son cours entre l'extrémité du parc de la nouvelle mairie et l'usine Akzo-Nobel, entre en souterrain à son croisement avec la route de Creil, continu sous l'E.D.F. et la S.N.C.F. pour aller terminer dans l'Oise, au lieu-dit Pont Berthot.
Le parcours très sinueux à l'origine s'est vu, à partir de 1946, devenir une ligne droite entre sa source et la rivière l’Oise.
En consultant les anciens plans on peut envisager que ces deux ruisseaux étaient reliés entre-eux pour assécher l'ensemble des marais.
Sur le plan de 1887 (1), constitué par R. Vuillaume, le Thérinet est présenté comme un des bras du Thérain.
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Jusque dans les années 1940 on y pêchait les épinoches parfois le brocheton et récoltait le cresson sauvage ; Aujourd'hui toute trace de vie a disparue autre que les rats et encore !..
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La source disparue
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Aujourd'hui, une des sources a totalement disparu du niveau du sol, depuis plus longtemps que celle du lavoir. il s'agit du ru qui était dans la vallée de l'Oise, perpendiculaire à l'actuelle Route de Saint-Leu.
cette source a, aujourd'hui une interprétation particulière : il s'agirait de la source qui serait à l'origine de l'implantation antique et d'un temple. Cette source et ce ru est encore visible sur la carte de 1723. Elle est maintenant souterraine.
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Les lavoirs à Thiverny
La grande campagne nationale de construction des lavoirs se situe vers 1880. Mouvement lancé longtemps après la loi de 1851, qui avait été promulguée suite à l’épidémie de choléra.
Plusieurs de ces bâtiments fermés sur trois cotés érigés près des ruisseaux ou rivières étaient les lieux de rencontre des ménagères et lavandières. On pouvait croiser dans les rues du village des femmes poussant une brouette chargée de la lessiveuse ou baquet rempli de linge et des accessoires utiles au lavage : dont le battoir en bois, la brosse et une sorte de caisse à trois côtés dont le fond était recouvert d’un coussin de paille ou de foin pour y mettre les genoux. Il y avait aussi du bois afin de chauffer les bassines et faire bouillir le linge.
Plusieurs installations de lavoir ont existé à Thiverny. Je n’ai pas trouvé à ce jour d’illustration de cette occupation des habitantes de Thiverny
Ainsi, la première trace d’un lavoir à Thiverny date de 1862 ; il était situé dans l'emprise de la ligne de chemin de fer Creil/Beauvais.
Un autre de ces lavoirs, dit Lavoir des Marais, était situé rue Victor Hugo, petit bâtiment en bois recouvert de tôles ondulées, construit en 1903 sur un terrain privé. En 1913 achat de ce terrain par la commune et restauration de l'édifice cette même année. Il était encore visible dans les années 1950.
L'autre beaucoup plus grand bâti en 1931, 11 rue Jules Uhry au lieudit "La Fontaine de Thiverny", comprenait un grand corps de bâtiment en briques ouvert sur une façade et recouvert de tôles ondulées.
Ce lavoir était alimenté par une source formée d'un plan d'eau d'environ 8 m², dans lequel évoluait des poissons, avait un débit de 0,15 litre par seconde. Cette source s'est trouvée tarie suite aux bombardements en 1945. L’alimentation naturel du lavoir a été remplacé par un puits et une pompe électrique. La construction de ce bâtiment avait nécessité le détournement du ruisseau Le Thérinet dans lequel se déversait les eaux usées. Ce petit plan d’eau était également utilisé par les champignonnistes, pour la préparation du fumier pour les champignonnières, sous un hangar qui était situé à l’emplacement des établissements AKZO-NOBEL.
L’adduction d’eau de la commune, le modernisme et l'avènement des machines à laver le linge ont sonné le glas de ces édifices. Les derniers vestiges du lavoir rue Jules Uhry ont été rasés fin 1992.
Ce lavoir abandonné, propriété de la commune, a fait l’objet d’un échange de terrain avec un particulier. La commune est devenue propriétaire d’une pièce de terre au lieudit Les Belles-vues, ce qui a permis la réalisation du terrain de football.
Aujourd’hui sur l’emplacement de la source et du lavoir a été construit, en 2002/2003, un groupe d’habitations et un boulodrome : cité jules Uhry.
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Les crues à Thiverny
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Thiverny fut submergé par les flots tout au long de son histoire de part son implantation sur deux vallées.... et finalement trois cours d'eau : l'Oise, le Thérain et le Therinet.
Le Thérain est une longue rivière 94 km, dont le bassin versant couvre 1200 km² doit 1/5 de la surface du département (2). Lors de ses crues, la zone de la Gare est inondée par résurgence des sources dans les étangs créés par les gravières .
Lorsque l'Oise monte, un phénomène de reflux se produit au niveau du Therinet, qui est busé sur toute la zone EDF et SNCF et maintenant en partie chez Akzo-Nobel. Donc sa zone de débordement ne peut se trouver maintenant que sur Thiverny qui est en contrebas de la ZI des "bas près" qui est maintenant plutôt une zone haute avec les remblais ; ces derniers, de plus, ont supprimés un vaste bassin de rétention d'eau de crue.
Enfin, il est arrivée que la source du Lavoir ait des caprices : la zone au pied du cimetière, de mémoire de Thivernien, a déjà été recouverte d'eau
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Les habitats de la rue Jules Uhry (lotissement) et le croisement de la Rue Jules Uhry et de route de Saint-Leu sont des zones inondables avec un risque fort (3)
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Les Puits Artésiens
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Au début du XXe siècle, des sondages ont été réalisés dans le sol du bassin creillois afin d'identifier la capacité de résurgence des eaux coincées dans le synclinal de craie. Une étude a été réalisé en 1928 (4) qui reprend les informations sur les couches géologiques traversées.
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Au-delà de ces sondages, des puits artésiens sont signalés dans la basse vallée du Thérain : Mouy, Saint-Epin, Cires-les-Mello et Thiverny. Ce dernier devait être situé dans les anciens jardins de la mairie actuelle.
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(1) Cours de l'oise par R. Vuillaume au 5000e gravé et imprimé par A simon - BNF -
(2) Service d'Administration Nationale des données et Référentiels de l'Eau -SANDRE- http://id.eaufrance.fr/CEA/H21-0400
(3) http://cartelie.application.equipement.gouv.fr/cartelie/voir.do?carte=PPR&service=DDT_60
(4) Bulletin du Muséum national d'histoire naturelle - (T34,N4) - 1928 - BNF - ark:/12148/bpt6k55323792​
Attention un Thérinet peu en caché un autre, un Petit Thérain aussi.
Il existe, au nord de Beauvais, se jetant dans le Thérain, un autre rivière appelée "le Petit Thérain" et au nord de Marseille, un autre ru du nom du Thérinet